10, rue Sainte Vivienne Quartier Français

97441 SAINTE SUZANNE

chinmayamissionreunion@gmail.com


Shri Swami Tejomayananda à la Réunion en 2003


LE FONDEMENT DES CIVILISATIONS 


A la base de toute forme de société, un choix est forcément
opéré entre la culture matérialiste et la culture spirituelle. La différence
entre les deux se trouve dans la façon dont elles envisagent la vie. Toute
civilisation, quelle qu’elle soit, va partir d’un de ces deux points de vue.

Il est aisé de comprendre que le monde n’est en soi ni bon
ni mauvais. C’est le regard que nous portons sur lui qui importe. Selon notre
attitude et notre échelle de valeurs, nos modes de vie vont être très différents. 


La culture matérialiste


Le matérialisme accorde une grande importance à ce qui est
tangible, solide et grossier à ce qui peut-être expérimenté au moyen des
sens. L’accent est mis sur la recherche au cœur de la matière et sur les
applications pratiques qui en découlent et qui vont rendre nos vies plus
confortables. Le matérialiste n’accepte pas l’existence de l’immatériel. S’il
ressent qu’il y a quelque chose au-delà du visible il se contentera d’en faire mention sans y pousser aucune investigation. Le matérialiste est donc un aventurier qui veut savoir ce qu’il y a au plus profond de l’océan, sous la croûte terrestre, dans
l’espace ou sur les autres planètes. Il cherche à l’aide des sens, de l’esprit, de
l’intelligence au moyen d’un grand nombre d’outils tels que les microscopes,
les télescopes, les stéthoscopes etc...Tous ces outils lui servent à découvrir
ce qui est loin, profond ou extrêmement ténu quand il étudie la physique moléculaire, la physique atomique ou la physique des particules.

Un autre aspect du matérialisme tient en la croyance que le monde tout entier est là pour notre bon plaisir.

Le matérialiste pense qu’il doit conquérir la nature et l’utiliser pour ses propres besoins.

Cette façon de penser va évidemment conduire au progrès matériel car dans quel que soit le domaine dans lequel un individu utilise son esprit, il y aura du progrès.                                                                                                                         

Voilà donc les principales caractéristiques de la philosophie matérialiste.


La culture spirituelle


Dans la culture spirituelle, on accorde une plus grande importance à ce qui est invisible qu’à ce qui est perceptible. L’existence de la matière n’est pas niée mais on affirme que ce qui est perceptible n’est pas la seule réalité, qu’il existe quelque chose qui bien qu’invisible ne peut être déclarée comme non existant.
L’homme spirituel croit que l’invisible contrôle le visible, le monde peuplé des objets. Prenons par exemple le corps : il bouge, se déplace et assure toute une série de fonctions.

Mais pourquoi fonctionne- t-il ? Cela nous ne sommes pas en mesure de le découvrir avec les organes des sens ou un quelconque outil. En pareil cas, l’invisible semble avoir un contrôle absolu sur ce qui est visible. Ce facteur invisible est le sujet de recherche de ceux qui suivent la voie spirituelle.
L’homme spirituel est aussi un aventurier, mais son aventure consiste à rechercher un invisible qui n’est jamais expérimenté par les sens. Il ne faut pas s’étonner qu’un homme puisse s’attacher puissamment, jusqu’à la fascination aux objets qu’il perçoit. Ses sens de perception perçoivent constamment des couleurs et des formes, expérimentent des sons, des goûts, des sensations qui sont autant de tentations pour ses organes.
Non, en fait ce qui me parait plus surprenant et fascinant c’est que tant de gens se sentent attirés vers l’invisible. Et cet invisible dont ils n’ont jamais eu la moindre expérience va les conduire à donner leur argent, leurs biens, à abandonner le pouvoir et même à renoncer à tout confort. Des gens comme ça existent à chaque époque. Evidemment les gens vraiment spirituels sont rares dans le monde. Par contre il y a beaucoup de gens simplement religieux. Ils n’ont pas vu Dieu, ils ont foi en lui, en la conception qu’ils ont de lui.


Cette attirance de l’homme vers l’invisible n’est-elle pas plus surprenante que celle qu’il ressent envers les objets ?

L’humanité a une curiosité inhérente pour ce qui est invisible. Nous voulons savoir ce qui se passe après la mort. Chaque fois que nous apprenons la mort de quelqu’un nous nous demandons ce qui subsiste après la mort.

Cette chose qui existe tout en étant invisible est appelée Esprit avec un grand E. La recherche de l’Esprit est la base même de toute culture spirituelle.

Alors que dans les sociétés matérialistes on cherche à conquérir et utiliser la nature pour ses propres besoins, les sociétés spirituelles essayent de comprendre et de vivre en harmonie avec cette même nature, pour finalement aller au –delà. C’est une approche toute différente mais finalement la philosophie spirituelle finit par transformer totalement la vie de l’individu ainsi que celle de la communauté toute entière.           


 

                                                                                                                                                                        (Extrait de Hindu Culture – Swami TEJOMAYANANDA)

retour