Le Temple

10, rue Sainte Vivienne Quartier Français

97441 SAINTE SUZANNE

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L'HINDOU ET SON TEMPLE TRADITIONNEL



"Confondre l'idole avec Dieu Lui-même, prendre la forme du Maître spirituel pour L'Infini, est une erreur, celle de confondre le moyen avec le but.Une statue est le symbole d'une Vérité infiniment subtile et imperceptible."                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Swami Chinmayananda


Consécration du temple dédié à l'Ashram

L' hindou et son temple traditionnel par Shri Swami Pranavananda

Un temple traditionnel est symboliquement équivalent au corps de l'homme. On doit l'approcher avec respect et humilité en oubliant toute division et toute idée mondaine. Il est donc d'usage que dès qu'ils pénètrent dans l'enceinte du temple, les gens doivent enlever leurs chaussures et faire leurs ablutions.

Le CODHIMARAM

La marche à pas mesurés pendant le Pradakshina régule les fonctions de l'air vital ce qui permet au dévot  d'intégrer les trois aspects de sa personnalité que sont le corps, l'esprit et l'intellect et de les mettre en harmonie avec l'Idéal qu'il vise. Il devient alors ferme, stable et inflexible comme le mât ou pavillon érigé devant le Sanctuaire. Il faut noter que le Codhimaran est toujours respectueusement tourné vers le Sanctuaire.


Le GOPURAM : 

"GO" = animaux ; "PURAM" = cité

L'accès au temple se fait en passant sous le Gopuram, une structure de forme pyramidale qui en est la porte. Cette entrée peut être très haute dans les grands temples et elle est couverte de figurines. Certaines de ces figurines sont plaisantes, attirantes et ont de beaux visages tandis que d'autres sont répugnantes, effrayantes et d'une laideur repoussante. C'est que le Gopouram est un miroir dans lequel l'individu voit toutes ses bonnes et mauvaises qualités. Il y voit aussi toutes les paires d'opposés relatives (le beau, le laid, l'agréable et le désagréable, le froid et le chaud) qui constituent la trame même de sa vie. Il prend alors conscience en observant ce portrait fidèle de la composition de la personnalité humaine, qu'il est écrasé sous le poids du double et pénible fardeau de la dualité. Le dévot traverse le Gopouram pour se diriger vers le Sanctuaire et cela veut dire qu'il tourne le dos au monde et à toutes ses apparences illusoires qui font souffrir l'homme. Il veut aller vers l'au-delà...


Le VAHANAN

Encore un peu plus près du Sanctuaire et devant le Codhimaran se trouve le Vahanan ou véhicule de la Divinité. S'il s'agit de Ganesha ce sera  un rat, s'il s'agit de Shiva ce sera un taureau, Parvati un lion, Muruga un paon, Vishnou un aigle, etc... Le Vahanan représente le Jivatman, l'individu, tandis qu'au fond du Sanctuaire, il y a le Moola Sthanam qui représente le Paramatman, le Soi Divin. Entre le véhicule et le Sanctuaire, il ne doit jamais y avoir d'obstacle ; le champ doit toujours rester entièrement libre parce le Jiva reste en méditation constante et en contact constant avec la totalité.

Le fidèle arrive enfin devant le saint des saints....Le temple représente la structure humaine et l'individu s'y rend pour se mettre en harmonie, et ce à tous les niveaux de sa personnalité....

On constate que l'endroit n'est éclairé que par la flamme d'une petite lampe à huile...Aucune brise ne pénètre jusque-là et la flamme ne vacille jamais...L'esprit humain doit atteindre cet état normal qui est par définition son état de pureté originelle car tant qu'il bouge il s'enchaîne au monde...Il peut à peine distinguer la Divinité dans la pénombre du Sanctuaire où le prêtre l'attend.


"La prière ou l'invocation doit émaner de tous les niveaux de notre personnalité. Ce doit être une effusion de toutes nos facultés afin de glorifier Celui qui habite en nous. Au niveau physique, mental et intellectuel nous devons être capables d'extraire le meilleur de nous afin de le Lui offrir, au service de tous ceux qui nous entourent, en tout temps. Que nos actes chantent Sa gloire ! Que nos sentiments, émotions transmettent le parfum de Son éternelle pureté ! Que nos pensées jaillissent, exprimant Son dynamisme et la volonté divine ! Une telle vie, centrée sur Dieu, est en elle-même un hymne véritable à la louange du Seigneur. Que notre vie soit un chant dévotionnel, louant Celui qui est toujours dans notre cœur !"

                                                                                          Swami Chinmayananda


Le BALIPITHAM

Il arrive très vite au bûcher du Balipitham devant lequel il prend la décision de détruire, de mettre fin et d'éliminer pour toujours ces qualités répugnantes en lui qui constituent son égo bestial qu'il doit abattre. Il allume alors un morceau de camphre qu'il brûle sur le Balipitham. Le vrai camphre (non synthétique) a la particularité de brûler sans aucun résidu, même lorsqu'il est laissé à l'air libre, il s'évapore et disparait. Le fait de brûler son égo veut dire que l'individu se soumet à la volonté divine. Voilà pourquoi tout de suite après il se prosterne complètement (Ashtanga Namaskaram).


Le PRADAKSHINA

Après s'être relevé, il entame à pas réglés et réguliers sa circonvolution autour du temple pour arriver à mesurer l'Immesurable. Il tourne toujours de gauche à droite (dans le sens des aiguilles d'une montre).

Avant d'arriver au Sanctuaire, il faut d'abord passser par cinq couloirs qui sont sont les panchapraharam ou panchakoshas. Ce sont les différentes enveloppes ou le quintuple fourreau de la personnalité : Annamaya Kosha, le plus grossier est le fourreau de la modification de la nourriture ; Pranamaya Kosha est le fourreau d'air vital ; Manomaya Kosha est le fourreau de l'esprit; Vignanamaya Kosha est le fourreau de l'intellect ; Anandamaya Kosha, le fourreau de béatitude dans l'état de sommeil profond ou l'ignorance. Dans chacun des couloirs, il y a un bûcher sur lequel le fidèle sacrifie son ego sous forme de camphre.

Parfois un seul couloir résume les cinq fourreaux et dans ce cas, le dévot se retrouve près du Balipitham qu'il avait quité pour commencer son Pradakshina. Juste devant le dernier  bûcher, il peut voir un mât dressé.


L'OFFRANDE

Le prêtre représente le Maître Spirituel et le dévot, le chercheur qui ressent une aspiration brûlante pour la réalisation. Le chercheur se soumet totalement à Dieu à travers son Maître Spirituel et s'offre lui-même, ce qui est représenté par l'offrande d'un coco.
Autour d'une noix de coco, il y a des milliers de fibres solidement attachées. Autour du cœur de chaque individu, il y a des milliers de désirs, de pensées etc... qui sont autant d'obstacles, de voiles apparents qui recouvrent et cachent la beauté immaculée que constitue l'essentiel du cœur de la personnalité. Grâce à ses efforts spirituels personnels, le chercheur a déjà enlevé une bonne partie des fibres, mais reste la queue, qui est très difficile à abattre. C'est parce que l'égo reste encore solidement attaché.
Le Maître (le prêtre) reçoit son élève (le coco), le purifie en tant que chercheur, puis avec la hache de la Connaissance (la serpe) il frappe des coups...le prêtre ouvre donc le coco. Le côté sans queue est posé sur le plateau tourné vers la Divinité. Le prêtre arrache alors la queue de l'autre partie du coco sur laquelle apparaissent trois yeux ce qui signifie que les deux yeux sont ouverts au monde réel et le perçoivent tel qu'il est vraiment tandis que l'œil de la Connaissance est ouvert lui aussi. Cette moitié de coco est aussi posée sur le plateau. En somme l'offrande faite du coco est tout simplement l'offrande d'un cœur simple, pur et sans tâche...


ARATI ET VIBHUTI

Dans la pénombre du Sanctuaire, la Divinité, taillée dans un bloc de granit, est presque totalement invisible... C'est le prêtre qui va la montrer. Il allume un morceau de camphre dans un plateau, ce qui veut dire que toutes les vasanas (impressions nées des actions passées) sont brûlées et que l'égo a disparu. Le prêtre fait tourner la plateau autour de la Divinité et le fidèle a la vision de son idole, c'est-à-dire de sa véritable nature lorsque l'égo est éliminé.

Le prêtre offre ensuite des cendres sacrées (Vibhuti) à l'individu. Toutes les impuretés ont été brûlées en lui et il ne reste plus que la Gloire de sa Réalisation. Il vit toujours dans son corps physique mortel mail il est allé au-delà de l'individualité et c'est la réalité de sa Véritable Nature qui s'exprime en lui.




Le VIMANAM

Au retour, le dévot fait encore un tour du temple ou bien il parcourt de nouveau les cinq corridors. Dans le premier couloir, en un point précis, il peut voir l'aiguille de métal (Vimanan) qui surmonte le dôme du temple. Cela signifie que le Soi Suprême reste en harmonie avec cet Etat Pur de l'individu. D'ici-bas, il a pu atteindre le sommet de l'existence.

Il retourne alors vers la société pour partager le Prasad, la nourriture divine, avec les autres ; c'est-à-dire pour les inciter à suivre le même chemin.

Le Vimanam a une grande importance lors de l'inauguration du temple. Pendant les dix premiers jours de cérémonie, des pots (Khoumbha) remplis d'eau de différentes rivières sacrées ont été gardés dans la Yajna Shala (lieu des rites védiques dans l'enceinte du temple). On a récité sur eux des mantras et offert des fleurs. Le dernier jour, on les enlève et on leur fait faire le tour du temple. Puis le contenu Khoumbas est alors versé sur le Vimanam avec la récitation des mantras.

              C'est ainsi que le temple est consacré.


 Flyer de prières quotidiennes

pour maintenir la connexion avec l' Infini

Flyer de mantras
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